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CAMILLE PIC

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CAMILLE PIC… une mémoire vivante

Qui ne connaissait pas Camille PIC, ce septuagénaire bon pied bon œil qui arpentait les rues de notre village sur sa légendaire bicyclette?

Il n’est pas un coin ou un recoin d’une rue ou d’une avenue qui n’ait son histoire ou sa petite histoire. Témoin du temps et des événements, ce féru d’histoire à la mémoire infaillible racontait à merveille les anecdotes ou faits passés qui constituent le patrimoine de Latour Bas Elne. Il nous a quittés le 21 juillet 2015 au lendemain de ses 85 ans.

L’ORAGE de neige de 1935

Dans la nuit du 11 mars 1935 un orage de neige s’est abattu sur LATOUR BAS ELNE et ses environs. Toute la nuit le ciel était zébré d’éclairs dont un s’est égaré sur le clocher du village, sans trop de dégâts, mais un autre a mis le feu à l’église. A cette époque, les agriculteurs avaient l’habitude dans la nuit de sortir à la fenêtre regarder le temps qu’il faisait. Aussi, quand ils ont vu qu’il neigeait et que tout était blanc, leur première pensée a été pour les abricotiers. En 1935, le tiers du territoire de la commune ainsi que les communes voisines étaient plantés d’abricotiers. Il y en avait en vergers dans l’Aspre pour la précocité, dans les vignes de la plaine à la terre trop riche, ces vignes produisaient moins du fait de la proximité des arbres mais le degré était meilleur. Il y en avait même dans les cultures de plein champ: chou fleur, céleri, salade, où là, ils étaient plus espacés. Toutes les exploitations avaient plus ou moins une parcelle d’abricotiers et en ce jour du 11 mars , les arbres étaient en pleine floraison.

Au réveil des habitants, la couche de neige atteignait entre 10 et 15 centimètres. Alors chacun faisait sa prévision. Pour les plus pessimistes, s’il gelait la nuit suivante et le matin, la récolte était perdue.Pour d’autres guère rassurés, mais qui se voulaient optimistes, une récolte très moyenne, mais de ce fait le prix serait meilleur. Dans la journée qui a suivi la neige de la nuit, le ciel s’était éclairci, bien bleu, c’était inquiétant. Mais le lendemain matin, le ciel s’était couvert et il n’avait pas gelé. Le jour suivant, même chose, les agriculteurs disaient, « peut-être que nous aurons de la chance. » ils en ont eu cette fois car le troisième jour, le temps s’est réchauffé et il n’a pas gelé. A cette époque, un dicton courant dans les campagnes (il se dit toujours) « An de néou An de bé de deu » année de neige, année de bien de Dieu.

La récolte d’abricots fut très abondante et bien rémunérée.

Cette fois le ciel avait été avec les agriculteurs.