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Son Église

Extérieur, intérieur, visitez notre Église…
(extrait des cahiers de Saint-Jacques, écrit par
M. Pierre BERTRAN DE BALANDA)

L’église Saint Jacques de Latour-Bas-Elne est un édifice à nef unique, terminé par une abside romane semi-circulaire à l’est, comportant une fenêtre à double ébrasement de la même époque.
Le vaisseau est bordé de quatre chapelles latérales construites postérieurement. Les deux premières, rajoutées probablement à la fin du moyen-âge, sont ouvertes sur la nef par deux grands arcs-brisés, construits en cairous à bords chanfreinés. Les deux autres chapelles, aux arcs voûtés en berceau ont été édifiées plus tardivement, certainement au 19e siècle, comme en témoigne l’inscription figurant dans la première chapelle droite :
“Chapelle construite aux frais de Mr François Vidal 1857”.

On accède à l’édifice du côté sud, par une porte en plein cintre. L’entrée primitive se situait sur la façade ouest, édifiée avec des cairous à bords chanfreinés et voûtée en berceau. Elle a été murée lors de la construction de la tribune. Sur cette même face, se dresse au faîte de la toiture, un clocheton arcade du 19e siècle, à baie unique en plein cintre, aujourd’hui sans cloche.

A l’opposé, un majestueux clocher tour semi-circulaire et plat d’un côté, s’élève sur l’abside romane de l’église. Plusieurs étapes de constructions sont à observer.

Au départ, il s’agissait d’une tour de défense, remontant au XIII° siècle, comme en témoigne la présence de sa bretèche, en saillie du côté nord. Elle faisait partie de l’ancien système de défense du village, et ses ouvertures sont des anciennes meurtrières, orientées vers la mer (est) et le sud. Cette tour de défense est l’héritière de l’ancienne tour, citée dès le X° siècle dans les manuscrits. Elle s’inscrivait dans la Cellera, cet espace protégé situé autour de l’église, à l’abri des exactions seigneuriales. Cette fortification finit par être considérée comme véritable château (“castrum de Turri”: le château de La Tour) au XII° siècle, dans l’acte de donation de “la paroisse Saint Jacques de La Tour”, l’an 1139. Mais en 1501, un document évoque le “castrum” détruit de La Tour. La base du clocher-tour apparaît aujourd’hui comme l’un des derniers vestiges.

A une période imprécise (XVI° siècle ?), cette tour fut transformée en clocher mur, grâce à un exhaussement réalisé sur le côté ouest de la tour (au niveau de l’arc triomphal). De forme pyramidale, il était percé de deux baies en plein cintre qui abritaient les cloches. Ces deux ouvertures sont encore visibles dans le clocher, elles ont été simplement obstruées par des volets, de façon à servir de bouches d’aération. La forme initiale de ce clocher-mur peut être observée sur la magnifique bannière du Secours Mutuel, datée de 1899 et conservée à l’intérieur de l’église.

Enfin, en 1901, le Conseil Municipal décida d’installer une horloge. C’est à cette période que le clocher mur fut transformé en clocher tour de plan semi-circulaire, au couronnement décoré d’un faux mâchicoulis et surmonté d’une cage en fer forgé, coiffée d’une girouette. Elle contient trois cloches en bronze, servant pour le culte et l’horloge. Au dernier étage du clocher, plusieurs cadrans d’horloge furent installés, pour que l’heure soit visible par l’ensemble des habitants de la commune .

L’édifice est composé d’un appareil de galets et de cairous, avec un chaînage d’angle en pierre de taille. Il est couvert de toitures à deux pentes.

Avant de faire l’objet de grands travaux d’embellissement des murs extérieurs en 1999-2000, un épais enduit peint en blanc recouvrait l’église et le clocher. Depuis, les différentes étapes de constructions et de restaurations sont visibles. Cet édifice longtemps jugé du XIX° siècle, à cause de son ancien aspect extérieur, laisse enfin apparaître ses origines romanes.
A la fin de l’année 2005, c’est l’intérieur de l’église qui fut restauré entièrement (enduits, électricité, chauffage, conservation des objets mobiliers …).

Petite note pour la visite de l’église.

Cette église, commencée au XII ° siècle a pris la suite d’une première église Saint-Jacques connue dès 945. Seule l’abside, dans laquelle est installée la sacristie date de cette époque.
Sa robuste maçonnerie a servi de base au clocher original, de forme semi-cylindrique construit pour remplacer la tour qui a donné son nom au village.

Deux premières chapelles sont venues agrandir l’église à la fin du Moyen-Âge puis deux autres à la fin du 18e et une avancée vers la place a été faite au début du 19e.
Ces différentes phases de construction se lisent clairement dans les maçonneries du clocher.

A l’intérieur on peut remarquer:

 

  • Le retable du maître autel qui a remplacé au début du 19° un retable de Lazare Tremullas, sculpteur catalan réputé. On y voit:

*au centre Saint-Jacques,

*au centre Saint-Gaudérique patron des cultivateurs

*à gauche Saint-Pierre avec ses Clés du Paradis et le Registre des Saints.

  • Dans la première chapelle de droite: un retable dédié à Saint-François de Sales
  • Dans la première chapelle de gauche: un crucifix de procession et une Vierge des 7 Douleurs ainsi qu’un tableau de l’Annonciation restauré par L’association Saint-Jacques.

NB: remarquer les arcs en brique aux arêtes chanfreines (biseautées) qui ouvrent ces 2 chapelles.

  • Dans la 2° chapelle de gauche:

*une «cadiretta», trône de procession avec sa statue de la Vierge, bel ouvrage typique de la région

*plusieurs statues dorées ou peintes dont une Vierge de Fatima installée par la Communauté Portugaise

  • Dans la 2° Chapelle de droite:

*la Cuve baptismale en pierre ancienne mais non datée.

*la Bannière de la Société de Secours Mutuel, une des premières du département et sur laquelle on peut voir une représentation de l’église avant la dernière surélévation du clocher en 1904.

Dans la nef:

Toutes les ouvertures sont dotées de vitraux dus au maître verrier contemporain Gérard MILON. Le vitrail qui à l’origine fermait l’oculus (œil de bœuf) de la tribune a été reposé sur le mur en face de l’entrée pour permettre de mieux éclairer la nef et voir ce qui avait été offert par les paroissiens de l’époque.

Le 25 juillet, jour de la Saint-Jacques Patron du village, il y a une messe . Elle est célébrée dans l’église séculaire datant du 11e siècle, et est accompagnée de la Cobla (ensemble instrumental Catalan) et le chant des goigs (compositions poétiques populaires Catalanes) interprétés par des habitants du village ou des alentours.

 Il y a aussi un  moment particulièrement émouvant, celui de la vénération du buste et des reliques de Saint-Jacques protecteur du village, reliques prêtées pour l’occasion, chaque année par la Cathédrale d’Elne.

Bonne visite !!!